Les derniers chiffres des responsables tunisiens du Tourisme prêtent à l’optimisme avec un retour notable de touristes étrangers au pays, et au premier plan, les Algériens.
Accueillant en moyenne sept millions de touristes par an, dont deux millions de Libyens, plus d’un million d’Algériens et plus de quatre millions d’Européens, dont 1,4 million de Français, la Tunisie a vu fondre ses entrées, en devises fortes, sous le soleil d’une insécurité ambiante et a enregistré, en 2011, «la pire saison touristique de son histoire», selon le constat de Mehdi Haouas, l’ex ministre du Tourisme, dans le gouvernement provisoire de Beji Caïd Essebsi.
Cette page de l’histoire post-révolutionnaire tunisienne semble être tournée puisque les statistiques confirment le retour des touristes au pays. Si les Français restent toujours à la tête du hit-parade du marché, avec 568.896 entrées entre janvier et juillet 2012, les Algériens sont encore accrochés à la deuxième marche du podium avec 421.972 touristes enregistrés, durant la même période. En termes de pourcentage, et pour confirmer cette tendance à la hausse, les touristes algériens ont été 21% de plus à visiter la Tunisie qu’en 2011, mais loin de l’année référence du tourisme tunisien qui a affiché des records d’affluence en 2010.
Selon Hassouna Chakroune, représentant adjoint de l’Office national du Tourisme tunisien à Oran, le mois de Ramadhan a freiné, comme attendu, le flux de touristes algériens vers la Tunisie comme le montrent les chiffres allant du 21 juin au 31 juillet avec 15.581 entrées ce qui représente 52,8% de moins que l’an dernier et 84% de moins en 2010. Ce retour en grâce de la destination Tunisie s’explique par la confiance, somme toute relative, retrouvée après une période de flottement, exacerbée par des rumeurs sécuritaires. Les derniers évènements de Sidi Bouzid ne semblent pas, pour autant, refroidir l’envie des Algériens de passer leurs derniers jours de vacances dans les complexes tunisiens puisque, et toujours selon M. Chakroune, les hôtels à Hammamet, Sousse et Hammamet El Yasmine affichent complets du 23 août au 10 septembre prochains. Il faut dire que l’opération de charme entamée par les Tunisiens pour (re) conquérir les touristes algériens est en train de donner ses fruits. Ainsi, après le voyage de presse organisé, en milieu de ce mois, pour présenter les produits «classiques» proposée par la Tunisie, Hammamet ou Sousse, et rassurer par-là, les Algériens quant à leur sécurité, l’Office du tourisme tunisien en Algérie avait organisé, à partir du 27 février dernier et jusqu’au 3 mars, un Mégatour par route, à partir de Annaba, avec la participation d’une cinquantaine d’agences de voyages de l’Ouest (Oran, Tlemcen, Ain Temouchent, Sidi Bel-Abbès, Relizane et Mostaganem ) ainsi que de leurs homologues de l’est algérien pour découvrir l’île de Djerba avec l’organisation d’un «workshop» en date du 1er mars 2012, entre opérateurs tunisiens et algériens. Cette initiative se voulait davantage pour rassurer les agences algériennes sur la situation sécuritaire qui revient à la normale et préparer les vacances scolaires et la saison estivale. Elle signe également un regain d’activité du secteur, à partir de l’ouest du pays. Les Tunisiens ont principalement mis l’accent sur le retour de la sécurité, à travers les routes empruntées par les touristes algériens, surtout avec une dernière saison estivale qualifiée de «fiasco». «Il n’y a aucun danger et les Algériens peuvent venir en Tunisie par route, toutes les conditions leurs sont réunies pour un bon séjour», avait encore insisté Hassouna Chakroune. Considérés comme l’un des contingents les plus importants de touristes étrangers, les Algériens, quelque 1,2 million par an, sont également classés parmi les touristes les plus dépensiers. Selon des rapports tunisiens, le touriste algérien laisse derrière lui pas moins de 500 dollars par semaine, ce qui fait de lui un vecteur de revenu important en devises.
En 2009, le nombre de touristes algériens est revu à la hausse avec 85% d’entre eux qui prennent la route notamment le passage d’Oum Atouboul qui enregistre une affluence de 6.000 Algériens par jour. Les chiffres révèlent également que la Tunisie est un pays de passage pour 65% des Algériens qui voyagent vers l’étranger.
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